rouge du matin...
...entrave mes demains.
Il était à peine onze
heures, mais nous avons tiré les rideaux devant la grande fenêtre.
Nous évadant du temps, du
lieu, des ombres de nos vies.
D’un regard, d’un murmure,
il a remis ma pendule à l’heure. Il a repositionné les aiguilles, modifié le
calendrier.
Jour J., comme jonction,
comme jeux,
comme jouir.
Comme j’en veux encore.
Mais il usait des secondes
comme si nous devions ne jamais en manquer.
Il ne se pressait pas.
Il ne m’a fait grâce
d’aucune lenteur, d’aucune attente.
Mes gémissements d’inconfort
ou d’impatience n’ont pas troublé son calme.
Il souriait, donnant ses
ordres sans crier,
me faisant seulement obéir
au doigt et à l’œil.
Plus tard, j’ai cru
avoir réussi haut la main les premières épreuves,
estimant m’en tirer à bon
compte, finalement.
Je n’avais pas remarqué qu’il
s’était levé.
Quand j’ai ouvert les
yeux, il était de dos, devant son sac.
Il s’est retourné et j’ai
compris que je m’étais trompée, et que tout ne faisait que commencer.
- Tu m’as bien dit que tu redoutais les cordes, n’est-ce pas ? m’a-t-il demandé en déroulant lentement un très long serpent rouge.