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Vilaine fille
14 octobre 2009

Ceci n'est pas une pipe.

Magritte

Je m’en étais amusée. Quand il s’y installait, le hamac touchait presque le sol et les cordages grinçaient comme des haubans malmenés par le vent. Il n’avait rien dit, mais j’avais bien senti qu’il appréciait moyennement mon humour sur ce sujet-là.

En le voyant s’allonger, j’ai donc gardé pour moi mes réflexions sur les pauvres arbres qui ployaient. Mais il a croisé mon regard dans lequel il lisait comme un livre ouvert, et ses sourcils se sont froncés.

- Tu as une remarque à faire ?

J’ai lentement remué la tête de droite à gauche en lui assurant que non. Il m’a fixée d’un air las.

- Tu mens encore. Tu me fatigues. Presque autant que cette fichue chaleur.

Il a soupiré, puis a croisé les bras derrière la tête en fermant les yeux.

- Use donc ta salive d’une meilleure façon.

Il a confortablement étendu ses jambes dans le large hamac brésilien prévu pour deux personnes et qui oscillait doucement. 

Comprenant ce qu’il attendait de moi, j’ai avalé ma salive, et constaté que j’en manquais soudain. Finie la rigolade. L’heure était grave. Importante. Epreuve pratique au coefficient très élevé.

Et belle et émouvante offrande, aussi, que son abandon, que ses yeux fermés, que son corps nu confié à mes soins.

Je me suis approchée. Agenouillée dans l’herbe tendre, juste à la bonne hauteur pour le caresser des yeux en avançant une main timide, survolant lentement ses jambes, son torse, ses bras, comme un oiseau qui cherche où se poser.

L’elle, sur l’Il…

Appuyé contre ma taille, le hamac avait cessé d’osciller. Et je n’ai eu qu’à me pencher pour poser mes lèvres sur la branche élue.

Le sexe faussement endormi a tressailli, et j’ai souri. Du bout de la langue, sans m’attarder, je l’ai parcouru de bas en haut, en goûtant la tiédeur, l’odeur, la saveur, ne voulant rien en perdre, ne pas gaspiller une seule micro particule de plaisir.

 Il a grogné de contentement, et a plus largement écarté les cuisses, comme un acquiescement, une invitation à continuer qui m’a encouragée à oser lécher avec une extrême délicatesse la base renflée, qui a frémi, et s’est contractée autour de ses joyaux comme une bourse fermée d’un coup sec.

Je n’osais insister, mais sa main est venue sur ma nuque,

et je ne me le suis pas fait dire deux fois.



(à suivre.)

 

 

 

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Commentaires
A
Une sportive de "O" niveaux?<br /> Aimeriez-vous les naufrages et les descentes abyssales...? ;-)
V
Lagarenne : Ravie de votre "hum", qui s'approche du "mmmm..." récompensant ma plume de la meilleure façon qui soit.<br /> <br /> <br /> Animal : Merci. L'immersion en "haut trouble" est aussi mon sport favori :-)<br /> Vous avez raison, je crois (désolée pour Mr Lagarenne...) Pas besoin de suite. L'essentiel est dit.<br /> Confions aux imaginations le récit de la dégustation... <br /> <br /> <br /> Jean : Je ne pipe mot. <br /> ( Vous serez toujours plus fort que moi pour les jeux de mots :-)
J
quelle pipée ! ce n'est pas du pipeau.
A
"L'Elle sur l'Il..."<br /> Il y a des évocations érotiques toutes en retenue qui vous immergent en "haut trouble" et vous mettent en appétit... <br /> Pourquoi une suite? l'essentiel est dit, non? ;-)
L
................hum
Vilaine fille
Vilaine fille

"...Fille folle, amante du vent... Boucle ton corset... Baisse bien la tête... Méfie-toi : Qui aime le vent engendre la tempête..."
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