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Vilaine fille
13 décembre 2006

T.D.

AlvaBernadine2

 

Il avait la migraine. Et mal à cette dent, qui l’agaçait parfois quand il
mangeait trop sucré. Il avait passé le repas à se plaindre.
J’avais commis l’erreur, en sortant du restaurant, de m’inquiéter
en souriant de la santé de sa bite. Ca ne l’avait pas amusé.

Quand nous sommes arrivés dans son appartement, il m’a
sèchement ordonné de me déshabiller. Mes quelques tentatives
de justification s’étaient soldées par un cinglant « tais-toi »
et je me tenais coite, mais je n’en pensais pas moins.
Si on ne pouvait même plus plaisanter !

- Allonge-toi ici.
J’ai obéi en boudant, ce qui n’a pas semblé l’émouvoir.
Au fond de moi, malgré tout, je n’étais pas si mécontente que ça.
S’il me demandait de me déshabiller, et de m’étendre, c’est qu’il
allait,  d’une manière ou d’une autre, « s’occuper de moi »,
et sans doute,  à plus ou moins long terme, avec cette partie de lui
dont je m’étais inquiétée un peu plus tôt.
J’ai donc pris place, docile et faussement craintive.
C’est d’impatience que je tremblais. Ca faisait des jours que ses
mains  ne s’étaient pas posées sur moi. Même si leur premier
contact devait être cuisant, il serait moins douloureux que ce
manque qui me tenaillait sans répit. 

Quand il a allumé la bougie, j’ai inspiré un grand coup, en
m’efforçant de ne pas me contracter. J’étais prête à reconnaître
ma faute et à supporter courageusement quelques coulées de
cire si c’était le prix à payer pour mériter ensuite sa peau contre
la mienne.
Il a introduit la base de la bougie dans mon sexe et je me suis
stupidement tortillée en gémissant, comme s’il m’offrait une
première caresse.

- Tu ne BOUGES pas et tu ne fais AUCUN bruit.
Sa voix calme mais sans chaleur était plus efficace
qu’une paire de claques et je me suis figée, vexée et inquiète.
En évitant soigneusement de me toucher, il a planté la bougie
en moi.
Il s’est éloigné quelques instants vers sa bibliothèque puis il a
rapproché une chaise, il s’est assis et a ouvert son livre à la lueur
de la petite flamme qui vacillait. Il y a eu un long silence,
seulement troublé par le froissement des pages qu’il
tournait, et par ma plainte à peine audible, un couinement aigu
qui sortait  de ma gorge en lentes saccades incontrôlables.

Goutte à goutte, la cire brûlante de la bougie a imprimé
dans ma chair la leçon du jour.
La place du complément d’objet.

 

*
(Sur l'invitation d'Exigeant,

et inspirée par les troublantes photos d'Alva Bernadine)

*

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Commentaires
V
<<< Gilles : qu'est-ce qu'il faut pas faire pour aider la planète...sourire.<br /> <br /> <br /> <br /> <<< Amarok : elle est bonne :-D
V
<<< Jean : vf a dit "que la réponse au commentaire de Jean soit écrite" et la réponse fusa.<br /> Oh...ça marche ! :-)<br /> <br /> <br /> <<< Amarok : Merci. Oui...je pense aussi qu'il faut "maîtriser" (ha ha) les bases avant de se lancer dans les figures de styles trop compliquées...
V
<<< Exigeant : Je ne sais pas qui gagnerait le concours de perversité...moi, le photographe, ou alors celui qui incite d'innocentes bloggeuses à s'exprimer sur ces images...? sourire. <br /> Merci pour la bise (que je ne partagerait PAS DU TOUT même sur insistance:)
V
<<< Volcane : Merci...Un drôle d'état, vraiment ? Drôle comment ? sourire
A
Le culot est-il à vice ?
Vilaine fille
Vilaine fille

"...Fille folle, amante du vent... Boucle ton corset... Baisse bien la tête... Méfie-toi : Qui aime le vent engendre la tempête..."
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