T.D.
Il avait la migraine. Et
mal à cette dent, qui l’agaçait parfois quand il
mangeait trop sucré. Il avait
passé le repas à se plaindre.
J’avais commis l’erreur,
en sortant du restaurant, de m’inquiéter
en souriant de la santé de sa bite. Ca
ne l’avait pas amusé.
Quand nous sommes arrivés
dans son appartement, il m’a
sèchement ordonné de me déshabiller. Mes quelques
tentatives
de justification s’étaient soldées par un cinglant
« tais-toi »
et je me tenais coite, mais je n’en pensais pas moins.
Si on ne pouvait même plus plaisanter !
- Allonge-toi
ici.
J’ai obéi en boudant, ce
qui n’a pas semblé l’émouvoir.
Au fond de moi,
malgré tout, je n’étais pas si mécontente que ça.
S’il me demandait de me
déshabiller, et de m’étendre, c’est qu’il
allait, d’une manière ou d’une autre,
« s’occuper de moi »,
et sans doute, à plus ou moins long terme, avec
cette partie de lui
dont je m’étais inquiétée un peu plus tôt.
J’ai donc pris place, docile
et faussement craintive.
C’est d’impatience que je tremblais. Ca faisait des
jours que ses
mains ne s’étaient pas posées sur moi.
contact devait être cuisant, il serait moins douloureux que ce
manque qui me tenaillait sans répit.
Quand il a allumé la
bougie, j’ai inspiré un grand coup, en
m’efforçant de ne pas me contracter.
J’étais prête à reconnaître
ma faute et à supporter courageusement quelques
coulées de
cire si c’était le prix à payer pour mériter ensuite sa peau contre
la mienne.
Il a introduit la base de
la bougie dans mon sexe et je me suis
stupidement tortillée en gémissant, comme
s’il m’offrait une
première caresse.
- Tu
ne BOUGES pas et tu ne fais AUCUN bruit.
Sa voix calme mais sans
chaleur était plus efficace
qu’une paire de claques et je me suis figée, vexée
et inquiète.
En évitant soigneusement
de me toucher, il a planté la bougie
en moi.
Il s’est éloigné quelques
instants vers sa bibliothèque puis il a
rapproché une chaise, il s’est assis et
a ouvert son livre à la lueur
de la petite flamme qui vacillait.
seulement troublé par le froissement des pages qu’il
tournait, et par ma
plainte à peine audible, un couinement aigu
qui sortait de ma gorge en lentes
saccades incontrôlables.
dans ma chair la leçon du jour.
La place du complément d’objet.
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(Sur l'invitation d'Exigeant,
et inspirée par les troublantes photos d'Alva Bernadine)
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