In memoriam
Dame est morte et je ne veux pas pleurer.
Ce ne sont pas des larmes,
c'est une grande fête qu'elle mérite. Une inoubliable.
Un cortège flamboyant et inconvenant.
Une haie d'honneur de rugbymen en culottes de dentelle et de superbes soubrettes corsetées.
Des danses orientales, des violons tziganes.
Du cuir, du latex, des talons aiguilles. Nos plus belles tenues de cérémonie.
Nos plus folles audaces.
Notre courage d'être nous-mêmes.
Quel plus grand hommage pourrions-nous lui rendre ?
Elle vivra tant que nous ne l'oublierons pas.
Tant que son esprit, son humour et sa générosité seront comme des repères de belle humanité.
Tant que sa liberté fera honte à nos lâchetés.
Tant que ses rires éteindront nos flambées d'arrogance.
Soyons dignes d'elle, lumineuse Reine.
Tête haute, portons ses couleurs dans les tournois de la vie, de la nuit.
Rouge passion, rose tendre, bleu du ciel et de la Méditerranée. Gaieté et tolérance.
Et des paillettes pour le fun,
pour scintiller un peu comme cette belle étoile, là-haut, qui fait sans doute pétiller les yeux des anges.
Pas de larmes.
Hauts les cœurs !
Faisons-lui honneur.
*
Du brasier des rêves, tirez torches et folies
Faites le mur et courir le grand méchant bruit de la vie !
(R.H)