Louise n'était pas une fille compliquée.
Louise n'était pas une fille compliquée. Analyser, aller au fond des choses, chercher la petite bête et le pourquoi du comment, ce n'était pas sa tasse de thé. Elle prenait la vie comme elle venait et les gens tels qu'ils étaient, sans se poser mille questions sur les origines, les conséquences ou les intentions.
Ne pas se prendre la tête inutilement était un des rares principes qui la structurait et auquel elle était fidèle.
Les lamentations existentielles de Lucas l'indifféraient donc au plus haut point.
Elle l'écoutait pourtant, en hochant la tête et lâchant des petits commentaires compatissants pour ne pas qu'il s'aperçoive qu'il parlait dans le vide.
Et elle remplissait son verre régulièrement.
Elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait faire de plus pour lui.
- Cela détruit l'image de moi-même que je m'efforce de construire, tu comprends ? Ce n'est pas l'opinion des autres qui m'importe, mais le regard que je porte à celui qui me fait face dans le miroir !
Assis sur la tapis, le dos contre le canapé, il serrait le poing et se martelait la cuisse, visiblement au supplice, en plein combat entre lui et lui-même.
Discrètement, elle jeta un coup d’œil à la pendule et soupira.
Elle l'aimait bien, Lucas, mais qu'il ne compte pas sur elle pour l'aider à trouver le bon chemin. Elle avait bien assez de mal à ne pas se cogner à tous les murs toute seule. S'il tenait à se corser le parcours avec des obstacles supplémentaires ou à gravir des montagnes imaginaires, ce n'était pas son problème. Au fond, les états d'âme de Lucas ne lui en posaient qu'un seul.
- On baisera plus, alors ?