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Vilaine fille
7 décembre 2012

reddition

48823


 -Pour une fois, il n'y a pas de voisins. Vous pourrez crier.

Bizarrement, cette nouvelle ne déclenchait pas en moi un fol enthousiasme.
Je n'ai pas réussi à sourire, ni à partager sa légèreté devant ce constat-là.
Peut-être parce qu'il m'attachait serré, et que je n'osais pas lui rappeler que je n'allais pas m'envoler. Je m'étais préparée au pire, pensait-il vraiment que j'allais tenter de m'enfuir ou de me dérober ? N'avais-je pas traversé les montagnes pour me livrer à lui dans son repaire isolé, au mépris de tous les dangers ?

J'ai grimacé quand la corde a mordu ma cheville et, instinctivement, j'ai contracté mes muscles et tiré sur le lien pour tenter de préserver un peu de jeu, un minimum d'espace entre l'entrave et ma peau.
Trop tard. Il avait déjà terminé son nœud et attrapé ma seconde cheville, qu'il éloignait de la première puis attachait au pied du lit avec un autre morceau de corde, de toute évidence préparé à l'avance.
En quelques minutes, j'étais immobilisée sur le ventre, écartelée en X, mon champ de vision réduit à ce que je pouvais apercevoir du coin des yeux en soulevant un peu ma tête en arrière.
Et dans lequel Il n'apparaissait pas.

Forcément, puisqu'au même moment je l'ai entendu fouiller dans un tiroir au fond de la pièce, derrière moi.
   - Vous vous souvenez du premier refus que vous m'avez opposé ?
Je ne me souvenais même pas de lui avoir dit non un jour. Ou qu'il m'ait jamais laissé le choix de quoi que ce soit.
    - Réfléchissez bien, a-t-il dit en constatant que je restais silencieuse.

J'ai retrouvé la mémoire quand il a refermé le tiroir d'un geste sec, comme si ce bruit me ramenait plusieurs années en arrière, dans une chambre où il m'avait fait découvrir les accessoires qu'il possédait, et certaines sombres facettes dont je n'avais jamais soupçonné l'existence.
C'était si loin... Comment pouvait-il encore me reprocher ma réticence, mes suppliques pour qu'il ne fasse pas usage de ces gros godes qu'il avait alignés sous mon nez en me demandant de choisir ?
Ne les avait-il pas remballés aussitôt, sans insister ?  M'avait-il permis de deviner une seule seconde que mon attitude l'avait tant contrarié ?

Allait-il me faire croire qu'il les avait trimbalés jusqu'ici dans son sac à dos, et qu'il allait me les resservir comme un plat refroidi qu'il aurait juré de me faire terminer ?

- Alors, ça ne vous dit toujours rien ? A-t-il murmuré en caressant mes fesses et me faisant frémir comme sous l'impact d'une vague chaude.
- Si, ai-je répondu dans un souffle, avant de fermer les yeux pour mieux sentir sa peau contre ma peau, la lente arabesque de son frôlement, la promenade par monts et par vaux de sa main au velours trompeur.


- Vous comprenez la nécessité de cette séance de rattrapage, n'est-ce pas ?
J'ai baissé la tête, planté mon front dans le matelas avec accablement tandis que mes reins se cambraient, que mes cuisses se tendaient, que ma fente, indifférente au danger qui la menaçait, bavait en toute impudeur autour de ses doigts tendus.
J'ai acquiescé d'une pauvre voix de condamnée.
Oui, je comprenais.
Je comprenais que j'avais encore sous-estimé sa cruauté, sa ténacité, sa capacité à me surprendre, à m'attaquer par la plus mince, la plus ancienne des failles.
Je comprenais que cette fois, je n'y échapperai pas, et que j'avais été bien naïve de croire qu'il m'avait fait venir pour me récompenser d'une quelconque façon, ou pour m'offrir la réalisation du vieux fantasme de la soumise choyée, guidée avec douceur dans les caves chauffées d'un donjon balisé.
Je comprenais pourquoi je le craignais,
pourquoi je l'aimais tant.
    

Ça ne m'a pas empêchée de geindre un peu, bien sûr.
De ruer, même, dans la mesure de mes moyens, quand il a placé l'extrémité du second à l'entrée de mon cul, qu'il avait pourtant pris soin d'assouplir et de lubrifier.
D'étouffer un long non en me mordant les lèvres.
Mais ça n'a rien changé.
Rien n'a freiné la poussée de sa main.

- Allons, pas de cinéma... Nous savons désormais moi et vous – ainsi que ces deux hommes que vous avez bien connus- que je ne vous demande rien d'impossible, n'est-ce pas...?






 

 

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Vilaine fille
Vilaine fille

"...Fille folle, amante du vent... Boucle ton corset... Baisse bien la tête... Méfie-toi : Qui aime le vent engendre la tempête..."
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